« Une mission communautaire en direction des périphéries »

4 juillet 2025 par
« Une mission communautaire en direction des périphéries »
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Donner une possibilité à tous les jeunes de l’Université de Paris VIII qui le souhaitent de faire des études supérieures, c’est le pari du Centre d'Initiatives et de Services aux Étudiants de Saint-Denis (Cised).

En 25 ans, 3500 étudiants ont été suivis au Cised. Cette année, on compte 230 inscrits et une soixantaine de bénévoles.

Le 11 juin, une grande fête a réuni étudiants, bénévoles, partenaires et amis pour fêter les 25 ans du Cised, ouvert pour les étudiants, étrangers essentiellement (55 nationalités représentées), leur apportant un soutien individuel pour leurs études universitaires, un enseignement de français et une entraide bienveillante.

Dans un premier temps, deux tables rondes se sont déroulées à l’Université Paris 8. L’accueil du président de Paris 8, Arnaud Laimé, a été particulièrement encourageant. Il lui paraît naturel de « croiser nos forces ». Selon lui, « les 1% des étudiants de Paris 8 qui trouvent le chemin vers le Cised sont des étudiants chanceux ».

La première table ronde est consacrée à l’histoire du Cised. Jean-Noël Gindre sj, premier directeur, Lucien Descoffres sj, directeur de 2006 à 2014, racontent les débuts de l’association. Une fois la maison installée, il faut, organiser les rendez-vous individuels des étudiants avec les bénévoles, mais souvent réconforter, rassurer, expliquer à un étudiant étranger les codes et usages en France, créer un journal, tout en gérant le quotidien.

En 25 ans, le Cised a changé. Les étudiants ne sont plus les mêmes évidemment. Dans le même temps, les évènements, le distanciel, le contexte, nous forcent à nous renouveler. Claude Sterlin et Alain Goy, bénévoles CVX, ont vu ces changements et se projettent dans l’avenir. L’IA est un véritable défi à relever pour une association dont la vocation première est d’aider les étudiants étrangers à rédiger leurs travaux en français correct. De quoi ont-ils encore besoin ? Ils ont besoin de vie sociale, de famille, de rencontres et trouvent au Cised une certaine sécurité.

La seconde table ronde permet d’entendre le témoignage de deux étudiants. A son arrivée, Martha, professeure de SVT au Mexique, ne parlait pas français. Elle a pu rapidement être recrutée pour enseigner l’espagnol dans un lycée hors contrat. Elle nous dit «  … Au Cised, j’ai rencontré Ikram (au bureau d’accueil) toujours souriante. J’ai trouvé des cours de FLE, des bénévoles pour relire, des conversations en français … Le Cised était un endroit comme chez moi, où je pouvais prendre un café. » Cette année, au CISED, Martha anime un cours d’espagnol où elle « partage sa langue » avec des étudiants du Cised. « Il faut tenir compte que nous sommes des étrangers. C’est une position de fragilité que je partage avec les étudiants ». Monju, a lui fui du Bangladesh et veut rester en France et étudier à Paris 8. Il a trouvé des cours pour débutant sur internet, et a regardé beaucoup de vidéos, mais, comme il dit « Sur internet, J’avais appris la langue de la rue. Au Cised, les bénévoles m’ont appris des choses que je ne connaissais pas. »

Pour sa part, Gerhard Schmezer, Maître de conférences à Paris 8, rejoint nos intentions. Il résume la vocation de Paris 8 en trois mots : Emanciper, qui se définit comme prendre la main d’une personne pour l’aider à aller à la rencontre de quelqu’un qui est différent, Accompagner et Imprévisibilité.

La suite de la fête s’est déroulée au Cised, notre petite maison qui fait face à l’université. Les fondateurs prennent la parole. Mgr Guillet, évêque de Saint-Denis, fait le lien entre le Cised et le désir d’une Église de banlieue qui soit bien ouverte et dans le dialogue. Christine Pousset nous assure du soutien des sœurs Auxiliatrices. Jean-Yves Blanc, de l’équipe nationale de CVX, remercie tous les bénévoles pour leur engagement.  Le Père Thierry Dobbelstein, provincial de la province jésuite EOF, nous encourage :  « Votre engagement a un vrai message politique : vivre ensemble dans les diversités, c’est possible et c’est bon. Dieu vit que cela était bon et il l’a dit. » Christian Mellon sj, impliqué dans l’association depuis 25 ans, raconte comment se tissent les relations entre les bénévoles retraités et les étudiants étrangers.

Puis les moments festifs s’enchaînent.  Entre le buffet garni par les uns et les autres, et la plancha qui chauffe, le birthday cake, le public applaudit la représentation théâtrale en plein air créée pour l’occasion par John sj et interprétée par Rayane, Alla, Ida, Guy et Jean-Lin.  Le jardin est bien animé. A l’intérieur de la maison, les étudiants en Arts plastiques ont accroché une exposition de peintures et installé des sculptures.

Aujourd’hui, l’interculturalité, l’intergénérationnel, l’absence de préjugés, la gentillesse, la cordialité, la convivialité se manifestent joyeusement.  Préservons ces valeurs.

A l’avenir, comme l’explique Florian Cazenave sj, directeur du Cised, il reste à « réinventer notre manière de soutenir les étudiants dans leurs études en comprenant mieux leurs besoins et les problèmes qu’ils rencontrent. » Le Cised est une mission communautaire en direction des périphéries qu’il assure en liaison avec la famille ignatienne et le diocèse local. Pour cela, il est essentiel de travailler en réseau : renforcer les liens » avec l’université Paris 8 et avec tous nos partenaires et amis.

Françoise, bénévole au Cised



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