Dans notre Communauté, aux niveaux local, régional, … certains de nos compagnons du fait d’un handicap, d’une maladie ou de l’avancée en âge, ont des besoins spécifiques. Dans l’Évangile, en Mc 2,1-12, le paralytique et ses amis sont empêchés d’accéder à Jésus, à Sa Parole et à la parole des personnes réunies autour de Lui. Il y a affluence, peut-être bousculade pour « y être »… l’accès n’est sans doute pas « PMR »*. Comme ils sont motivés et pleins de confiance, ils décident de démonter le toit.
*PMR : personne à mobilité réduite.
Et nous ? Devrons nous démonter le toit dans nos communautés et nos assemblées ? Pour éviter cette perspective, quelques compagnons de la CL4 Arras-Lille et quelques compagnons ComPad’Es (compagnons passeurs d’Espérance) vous partagent quelques une de leurs expériences en ce domaine.
Témoignage de Virginie :
« Dans notre communauté, nous nous réunissons en journée. Les réunions le soir en semaine finissaient trop tard pour moi, ma fatigabilité ne me permettait plus d’y participer. Nous avons rencontré une autre difficulté avec l’un de nos compagnons, il n’arrivait plus à prendre des notes pendant la réunion pour ensuite pouvoir nous interpeller. Ensemble nous avons cherché une solution à ce problème. Nous avons essayé un logiciel de reconnaissance vocale qui prendrait les notes pendant notre réunion… ce ne fut pas très concluant. Nous avons donc opté pour une autre solution : remettre à ce compagnon notre préparation au moment du partage, ce qui lui permet de nous suivre et de souligner ou surligner ce qu’il veut dans nos textes, sans avoir à l’écrire et en vue du second tour. Cette solution est bénéfique pour chacun. Elle m’oblige à plus de rigueur pour lire ce que j’ai préparé et ne pas modifier mon partage au fur et à mesure de ce que j’entends des autres partages. Mon partage est plus en vérité. On ne peut pas se dire « j’ai pas le temps de préparer » Notre préparation doit être écrite ! Le fait de nous obliger à être concis dans notre préparation (notre partage ne doit pas excéder une page A4 en police 14) nous aide à aller droit au but et rend nos partages du second tour plus profonds. Tout le monde est gagnant en qualité ! »
Virginie, membre de la communauté régionale Arras-Lille

Exemples vécus chez les ComPad’Es , sessions et rencontres habituelles tous les 2 mois :
- Lors des inscriptions à une session, chacun est invité à dire précisément ses besoins spécifiques dus à sa maladie et/ou son handicap. L’équipe qui anime cherche les moyens de répondre à ces besoins. : difficulté à se déplacer, cécité complète, besoin de bouger régulièrement, surdité... Pour les rencontres habituelles, c’est en début d’année, que tous ensemble nous cherchons une réponse aux besoins des uns et des autres. Cela permet un bel exercice d’attention collective et d’inventivité et embarque toute la communauté pour l’année.
- Nous préférons le Notre Père chanté pour éviter une « récitation » trop rapide pour certains, ou bien nous confions, avec micro, la récitation à la personne la plus lente de la communauté et tout le monde se « cale » sur son rythme. Certains nous disent combien c’est bon de ne pas « réciter mécaniquement » cette prière.
- Nous restons tous assis pendant les temps de prière et les célébrations eucharistiques : tout le monde est au même niveau et cela est confortable pour celles et ceux pour qui se lever et s’asseoir nécessite un gros effort. Au moment de la communion, c’est le célébrant qui se déplace vers chacun pour donner à chacun la Communion.
- En grand groupe nous utilisons la formule des JO de Paris : « Nous invitons celles et ceux qui le peuvent à se mettre debout. « Ces quelques mots sont une douceur pour les personnes concernées qui ne se sentent pas oubliées ou invisibles mais pleinement incluses dans le groupe.
Bernadette membre de la communauté régionale Arras-Lille et des ComPad’Es.
Bien évidemment, ces éléments de témoignages peuvent être enrichis par bien d’autres vécus dans nos CL ailleurs en France. N’hésitez pas à écrire à lescompades@cvxfrance.com !
Voir la page des ComPad’Es, Compagnons Passeurs d’Espérance